Résumé |
L’auteur présente le chantier d’une histoire de Darmstadt qui s’appuierait sur le travail pionnier de Gianmario Borio et Hermann Danuser (1997) portant sur l’âge d’or héroïque (vers 1948-1963) des Ferienkurse, et l’enrichirait à la fois par de nouvelles approches complémentaires et par la prise en considération de l’ensemble de la période d’activité de l’institution. Darmstadt est vu comme le lieu de constitution d’une mémoire collective et d’une culture singulières. Son histoire devrait inclure (sans se limiter à eux) aussi bien les récits légendaires que les anecdotes, aussi bien les succès fameux que les échecs oubliés de tous. Les cours d’été sont aussi la scène sur laquelle se seront révélés et exposés les principaux acteurs — les héros autant que les anti-héros — de ce qu’on appelle désormais «la musique contemporaine», de la trinité Boulez-Nono-Stockhausen à des personnalités telles que Hermann Heiss, Bernd Alois Zimmermann ou Karel Goeyvaerts. L’auteur propose une histoire de Darmstadt dont l’intrigue est tissée de mythèmes puissants, actifs, souvent consciemment recherchés par les fondateurs des cours d’été: la dimension cosmopolite, la jeunesse des participants, la radicalité esthétique tendant à la tabula rasa, le risque de produire un espéranto, et le goût pour des théories compositionnelles hautement prescriptives et formalisées. |