Résumé |
Les formes multimédia semblent aujourd’hui supplanter les anciennes représentations liées à la « graphosphère ». Marquant un retour au réel en prétendant atteindre leurs spectateurs plus directement, elles n’en véhiculent pas moins des représentations, dont on attend beaucoup en termes de renouvellement artistique. Mais on sait moins que ces nouvelles technologies sont d’emblée associées à la notion d’accident : d’une part le risque de disparition de l’œuvre à support numérique que nous appelons accident culturel, et d’autre part la simulation de l’accident comme éprouvé d’un événement. Nous en montrons deux exemples dans cet article : d’une part, lorsque la technologie devient condition de possibilité d’une œuvre et met en danger son existence, sa pérennité, comme l’illustre l’exemple de l’œuvre musicale Diadèmes de Marc-André Dalbavie ; d’autre part, lorsque l’accident est modélisé et simulé comme événement, comme le propose l’opéra numérique Alma Sola, forme ouverte scénique assistée par ordinateur : il s’agit de susciter chez l’interprète une perte de repères devant mener à un certain renouvellement de l’œuvre et de son interprétation, et en même temps de donner un sens au parcours de fragments lyriques séparés. |