Résumé |
On est parfois surpris de s'entendre simuler le son d'une locomotive à vapeur à ses enfants alors que le "tchou-tchou" en question a belle et bien disparu de notre quotidien substitué par un puissant sifflement. L'articulation et le rythme des bras de cette locomotive de "grand père" est à l'origine de sa sonorité "naturelle". On voit là deux principes qu'il ne faut pas perdre de vue dans l'identité acoustique d'un objet. Le design, l'ergonomie et l'aspect fonctionnel des objets subissent des transformations progressives et lentes, c'est une des lois de la régularité de notre perception du monde et de son évolution. La trace du passé ne peut être oublié, il est nécessaire de conserver l'histoire de l'objet dans son évolution, et en ce qui concerne le son d'un objet, sa mémoire acoustique (premier principe). D'autre part, tout objet vibrant ou en mouvement donne physiquement naissance à sa propre identité sonore (deuxième principe), le doter d'un son spécifique décontextualisé, c'est d'une certaine manière le trahir (perte de la cellule mère) et aller à l'encontre de sa représentation. Tel un psychanalyste, le designer devra analyser au mieux les attributs acoustiques intrinsèques de l'objet pour en faire émerger les plus significatifs et les utiliser comme base de travail, tel un lutier.
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